Besançon, le 16 janvier 2019

En réponse au mouvement des Gilets Jaunes : le bâton et la carotte

Face à un mouvement social inédit d’occupations et de manifestations, qui touche tout le pays, qui dure et se renforce depuis des semaines autour de revendications de pouvoir d’achat et de justice fiscale, la réponse du gouvernement est totalement inappropriée : une répression policière et judiciaire féroce, d’une part, un grand déblabla national de l’autre.

Vendredi 18 janvier, à 19h, La ReM (République en Marche, parti présidentiel) du Doubs organise à Besançon (salle Proudhon) « Le grand débat national » décrété par le Président Macron. Autrement dit, c’est le parti du Président, qui est aussi celui du Maire Fousseret et des députés Alauzet et Charvier, qui convoque les citoyen-nes à venir « débattre » des 4 grands thèmes imposés par le Président… en réponse aux exigences démocratiques des Gilets Jaunes (Référendum d’Initiative Citoyenne, notamment).

Hier, la presse locale nous apprenait que, de son côté, le Préfet (nommé par le Ministre de l’Intérieur) avait désigné le Secrétaire Général de la Préfecture du Doubs comme « Coordinateur départemental du grand débat national ».

Ainsi se dévoile « leur » conception de la démocratie : les élus locaux et parlementaires de la Macronie se feront courroie de transmission du Président vers le peuple, les représentants directs du ministre de l’Intérieur feront remonter le grand déballage de la France d’en bas vers la France d’en haut.

Ce qui s’appelle l’Indépendance, la Transparence… à l’heure où l’opinion ne cesse de clamer sa défiance vis-à-vis de l’Etat !

Et pendant qu’on agite ce hochet du « Grand débat » dans tout l’espace public, les mêmes autorités concentrent leurs forces à déployer tout l’arsenal répressif à leur disposition pour briser le mouvement social des Gilets Jaunes : mutilations et blessures très graves par usage délibéré d’armes dangereuses, usage systématique de gaz asphyxiants, agressions de manifestants et de journalistes par des policiers, arrestations « préventives », placements innombrables en garde à vue, condamnations à des peines de prison pour simple « délit de manifestation », etc.

Les syndicats FSU et Solidaires ne peuvent que condamner ces violences policières et la politique répressive qui les ordonne et la réponse arbitraire et excessive de la justice à l’encontre des manifestant.es.

En particulier, nous condamnons l’agression dont a été victime un correspondant de Factuel samedi dernier par des policiers de la BAC.

Nous sommes également solidaires de toutes les victimes, connues ou anonymes, blessées ou malmenées par les forces de police aux abords de la Préfecture.

Nous ne sommes pas dupes de la diversion opérée par le « grand débat » : alors que les besoins économiques de la population laborieuse sont parfaitement connus (un salaire décent pour tous, hausse des pensions et des minima sociaux, une justice fiscale redistributive), Macron et son gouvernement répondent par la manipulation et la violence.

Nos syndicats appellent à se rassembler
vendredi 18 janvier devant le Kursaal à 19h,

et à participer à la manifestation des Gilets Jaunes
samedi 19 à 14h, place de la Révolution.