Intervention de la FSU lors de l’ouverture des négociations dans la Fonction publique
7 octobre 2014

Madame la Ministre,

Vous ouvrez aujourd’hui des négociations pour « l’Avenir de la Fonction publique ». Cette réunion fait suite à plusieurs réunions sur le thème « Parcours Professionnels, Carrières, Rémunérations » qui ont donné lieu à un relevé de conclusions unilatéral sur la « méthode et le calendrier ». De « PPCR » nous sommes d’ailleurs passés à « Avenir de la Fonction publique », il nous semble que ce titre est moins évocateur pour les agents. De toute évidence, il est essentiel que le gouvernement dévoile ses objectifs à l’ouverture de ces négociations ainsi que les financements qu’il entend y consacrer.

Il va sans dire que le contexte et le sort fait à la Fonction publique, et particulièrement dans le projet de budget 2015, n’invite pas à l’optimisme : baisse des dépenses publiques et ainsi des dépenses de l’Etat, gel du point d’indice depuis 4 années et annoncé comme devant scandaleusement se poursuivre, diminutions des budgets des administrations et des dotations des collectivités territoriales, diminution des enveloppes catégorielles…Si ce projet restait en l’état, les conséquences seraient lourdes aussi bien pour les agents que pour les usagers.

Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’aujourd’hui la société a un besoin important de services publics et de Fonction publique sur l’ensemble du territoire. La réforme de l’Etat, la réforme de l’organisation territoriale devraient être autant d’occasion pour mener les débats sur les évolutions à conduire (y compris avec les agents de la Fonction publique) mais aussi l’occasion pour le gouvernement d’annoncer son projet pour l’avenir de la Fonction publique.

Il est nécessaire qu’une parole forte soit portée par le gouvernement sur l’importance des services publics dans notre pays, sur le travail des agents, en somme sur notre modèle social qui doit être conforté. Car dans le contexte, ces projets sont anxiogènes pour nombre d’agents. Ils peuvent même produire des effets négatifs pour l’action publique et notre modèle social, s’ils devaient être menés sous le joug de l’austérité.

Le Conseil national des services publics ne peut pas être le seul lieu où l’on discute de l’avenir de la Fonction publique, des services publics, de notre avenir.

La FSU redit d’ailleurs son inquiétude et son incompréhension devant le blocage du gouvernement sur le projet de loi déontologie. C’est un très mauvais signal.

La FSU demande une fois encore au gouvernement, parce que c’est une injustice faite aux fonctionnaires, que cela a aussi des effets néfastes pour notre économie, de mettre fin au gel du point d’indice et d’ouvrir immédiatement des négociations salariales.

Toutes les statistiques montrent la perte du pouvoir d’achat des fonctionnaires et une situation sur certains points plus dégradée que dans d’autres pays. Cette situation n’a que trop duré.

Pour autant, la FSU est présente aujourd’hui car il y a beaucoup à faire pour améliorer la situation de tous les agents et conforter le statut de la Fonction publique.

Rénover la grille indiciaire, améliorer les déroulements de carrière et les parcours professionnels, c’est d’abord améliorer les rémunérations des agents, leurs conditions de travail, leur mobilité choisie, la reconnaissance des qualifications mises en oeuvre, tenir compte des évolutions des métiers, des missions et des tâches, permettre de réels déroulements de carrières aux femmes et une égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Il s’agit bien pour la FSU d’améliorer les déroulements et les perspectives de carrières de tous les agents, d’améliorer aussi leurs rémunérations dans lesquelles c’est bien l’indiciaire qui est essentiel. Ces négociations doivent permettre de redonner de la fierté à tous les agents pour porter l’action publique. Elles doivent aussi leur permettre de vivre mieux dans leur vie professionnelle et personnelle. Il doit s’agir de conforter la Fonction publique et son attractivité.

Nous n’anticiperons pas aujourd’hui les débats et travaux qui doivent maintenant se mener mais si la FSU s’engage aujourd’hui c’est parce que depuis longtemps, elle demande l’ouverture de discussions sur l’ensemble de ces sujets en articulation avec une nécessaire adaptation aux besoins des usagers.

Les attentes et les besoins des personnels comme de la Fonction publique sont forts. Les besoins devront être entendus et les demandes et revendications prises en compte.

La FSU s’engage dans ces négociations avec détermination. Cet engagement n’est pas inconditionnel et bien sûr la FSU examinera, étape par étape, les avancées obtenues.

Le gouvernement devra se montrer à la hauteur des exigences des personnels que nous représentons.

Le pire serait qu’une telle négociation ne puisse aboutir à conforter la Fonction publique et améliorer la situation de chacun des agents.